Du 08 au 13 mars 2025, une délégation guinéenne conduite par le Directeur Général de l’Autorité de Régulation des Postes et Télécommunications (ARPT), M. Mamady DOUMBOUYA, accompagné de M. Seydou SOUMAH, Membre du Comité Consultatif, de Mme Fatoumata Binta DIALLO, de Monsieur Mohamed Youssouf ARIBOT, Directeur Général de l’ANDE et de Mme Aissatou Bella BARRY, Directrice des Postes, des Télécommunications et de l’Économie Numérique de la Région de Mamou, a participé aux travaux de Smart Africa dans le cadre de la réunion internationale ICANN82. Cette participation qui fait suite à des travaux de Smart Africa qui ont eu lieu au mois de novembre dernier, avaient pour objectif principal de discuter de la question de la gouvernance d’internet en Afrique et de la politique de coordination pour le déploiement d’infrastructures, notamment l’ICP2.
En sa qualité de Président du Conseil Africain des Régulateurs, le DG de l’ARPT a souligné l’importance de faire entendre la voix commune des régulateurs africains pour garantir la prise en compte des intérêts du continent dans la gestion de l’ICP2. Selon lui, « l’Afrique doit mettre en place un environnement réglementaire solide et propice » afin de soutenir les dynamiques de développement déjà amorcées. Les travaux se sont ainsi articulés autour de plusieurs priorités :
- Développement d’une structure de gouvernance inclusive et réduction des disparités de représentation ;
- Élaboration d’une feuille de route claire pour relever les défis régionaux en matière de gouvernance ;
- Renforcement des partenariats avec les acteurs clés (gouvernements, secteurs privés, organisations internationales) ;
- Amélioration de la représentation de l’Afrique dans les processus mondiaux d’élaboration des politiques Internet (GAC, RSO, etc.).
Malgré l’élan de coopération constaté, des difficultés perdurent telles que la fragmentation réglementaire à travers le continent, la crise de gouvernance à l’AFRINIC et une participation insuffisante de l’Afrique dans la révision de l’ICP2. L’idée des coalitions Nord-Afrique pour soutenir les initiatives digitales africaines notamment sur la mobilité et la prise en compte des langues locales a été mise en avant afin de combler ces lacunes.
Un soutien accru pour des infrastructures robustes et durables
Le déploiement de DNS, de ccTLD et d’ICP est reconnu comme essentiel pour améliorer la qualité et la capacité des solutions numériques sur le continent. Dans cet esprit, M. Kurt Erik « Kurtis » Lindqvist, PDG de l’ICANN, a rappelé « l’opportunité de construire un système d’accès à Internet adapté aux réalités africaines » en misant sur l’investissement dans les infrastructures et la collaboration entre tous les partenaires, y compris les gouvernements, l’industrie et les organisations techniques.
Le rôle stratégique de la gouvernance et de la coopération
La Ministre de l’Économie Numérique et de la Communication du Bénin, Mme Aurelie Adam Soule ZOUMAROU, a insisté sur la nécessité d’aborder « des questions stratégiques et politiques pour l’Afrique », tout en encourageant une participation accrue des ministres et pays africains à ces réunions internationales. Elle s’est dit prête à « collaborer, discuter, écouter et décider », avec l’objectif de renforcer l’engagement collectif pour la transformation numérique en Afrique.
De son côté, M. Lacina KONE, Directeur Général de Smart Africa, a souligné que l’Afrique « a aujourd’hui l’opportunité de devenir un continent à puissance digitale globale ». Pour y parvenir, il appelle à plus de coordination, d’engagement, de collaboration et de partenariats forts, soulignant que l’Internet et l’innovation dans l’intelligence artificielle sont au cœur de l’économie mondiale contemporaine.
Une priorité dans les politiques publiques
Les intervenants ont unanimement souligné l’impact majeur de l’économie numérique sur le développement du continent africain. Toutefois, ils relèvent que la gouvernance de l’Internet et la gestion des infrastructures doivent impérativement figurer parmi les grandes priorités pour assurer la souveraineté numérique et stimuler la croissance économique. Les plans de transformation numérique nationaux et régionaux ont tout intérêt à intégrer ces dimensions pour garantir un développement à la fois durable et inclusif.
Coopération, inclusion numérique, partage de connaissances et collaboration
Les différentes sessions de travail et les discussions avec Smart Africa et l’ICANN ont démontré combien la coopération internationale, l’inclusion numérique, le partage de connaissances et la collaboration sont les clés d’une gouvernance Internet réussie pour l’Afrique. Comme l’a rappelé la délégation guinéenne, seule une approche concertée et solidaire permettra de bâtir un cadre réglementaire unifié, de déployer des infrastructures robustes et de transformer le continent en une véritable puissance numérique, au service de tous ses citoyens.